Option

  • Cours (CM) 24h
  • Cours intégrés (CI) -
  • Travaux dirigés (TD) -
  • Travaux pratiques (TP) -
  • Travail étudiant (TE) 126h

Langue de l'enseignement : Français

Description du contenu de l'enseignement

La pensée conservatrice
Pour diverses raisons, les philosophes conservateurs sont mieux connus en Angleterre qu’en France. Quel discours tiennent-ils ? Et quels sont leurs principes ? Ils critiquent l’égalitarisme, le subjectivisme, le progressisme, la révolution, l’utopie, les droits abstraits. Face aux illusions de l’homme moderne qui se croit né d’hier, ils défendent la continuité historique et le legs des générations antérieures. Ils ne combattent pas tant la modernité que le modernisme. Leur véritable cible est en définitive le constructivisme, c’est-à-dire la doctrine selon laquelle tout peut être construit à partir de ce que l’homme invente lui-même. Leur but n’est pas, comme on l’imagine parfois, de sanctifier un état de fait, mais de dénoncer le potentiel destructeur des idéologies qui prétendent tout transformer sans tenir compte des contraintes de la réalité, au nom de valeurs ou d’un idéal conçus abstraitement. Le conservatisme est donc aussi un anti-intellectualisme.
Pourquoi étudier aujourd’hui ce courant de pensée ? Pour différentes raisons que nous aurons à détailler. Disons pour résumer que nous nous sommes, par la force des choses, affranchis de certaines illusions. Nous avons compris que le prométhéisme de l’homme moderne pouvait conduire à la catastrophe, et nous avons conscience de la valeur des choses menacées que nous voulons préserver et sanctuariser. Mais du point de vue où nous sommes placés, il semble aussi que les frontières que l’on croyait intangibles – par exemple entre la nature et l’artifice – soient devenues mouvantes et incertaines, et que la simple opposition du donné et du construit s’avère plus complexe que prévue au regard de ce que nous observons. Nous n’en conclurons pas que les principes de la pensée conservatrice sont obsolètes, mais plutôt qu’ils demandent à être révisés.
Ce cours est construit comme un parcours exploratoire sur la base d’un é chantillon d’auteurs qui s’échelonnent de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Il est à noter que ce cours est mutualisé avec la prépa concours, le thème de la politique étant cette année au programme de l’agrégation (épreuve orale n°1).


Ou
Séminaire d’une autre discipline

 

Bibliographie, lectures recommandées

Bibliographie principale :

Edmund BURKE, Réflexions sur la révolution en France, préface Ph. Raynaud, Les Belles Lettres, 2016 [1790].
Auguste COMTE, Appel aux conservateurs, présentation F. Dupin, éditions du Sandre, 2009 [1855].
José ORTEGA Y GASSET, La révolte des masses, préface J.-L. Goyena, Les Belles Lettres, 2010 [1937].
Michel VILLEY, Le droit et les droits de l’homme, Paris, PUF, 2008 [1983].
Michel VILLEY, La formation de la pensée juridique moderne, Paris, PUF, 2013 [1985].
Julien FREUND, L’essence du politique, Paris, Sirey, 1965.
Julien FREUND, Utopie et violence, Paris, M. Rivière, 1978.
Michaël OAKESHOTT, Du conservatisme, préface A. Guillemin, Paris, Le Félin, 2011.
Roger SCRUTON, De l’urgence d’être conservateur, préface L. Strauch-Bonart, L’Artilleur, 2016.

Littérature secondaire :

Frédéric Rouvillois, Olivier Dard, Christophe BOUTIN, Le dictionnaire du conservatisme, Paris, Cerf, 2017.
Laetitia STRAUCH-BONART, Vous avez dit conservateur ?, Paris, Cerf, 2016.
 

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